Teodora Lalova-Spinks
Juriste de formation, Teodora a un doctorat interdisciplinaire en sciences pharmacologiques et en droit (KU Leuven, 2023, soutenu par une bourse doctorale FWO). Ses recherches ont porté sur le cadre juridique de la recherche en santé, la protection des données et l’autonomisation des patients.
Affiliation
Université de Gand
Domaines d'expertise
- Le droit de l'Union européenne, avec une focalisation sur la protection des données, la vie privée et la santé
- Essais cliniques
- Biobanking
- Conceptions de recherche mixtes utilisant des méthodes qualitatives et quantitatives
Faites la connaissance de Teodora.
Selon vous, quelle est la force de The Symphony of Us ?
« Nous sommes quatre femmes aux approches et parcours différents, mais nous partageons les mêmes valeurs et le même intérêt pour les enjeux en question. Nous sommes donc unies dans notre diversité. Cette unité, couplée à nos diversités, est le pivot de ce projet. »
Pourquoi participez-vous ?
« Ma participation au projet est motivée par un véritable désir d’aider et de faire la différence. C’est un domaine qui me touche particulièrement, en tant qu’humain ainsi que professionnellement. J’adore les défis et j’aime les approches scientifiques moins conventionnelles qui poussent à sortir de sa zone de confort. C’est l’essence même de la transdisciplinarité. »
Comment votre expertise peut-elle contribuer à cette recherche ?
« En tant que juriste, je contribue à l’évaluation critique de la réglementation sur la recherche dans le domaine de la santé aux niveaux national et européen. Mon doctorat interdisciplinaire en sciences pharmaceutiques et droit m’a permis d’acquérir une connaissance approfondie des défis dans le domaine de la recherche sur le cancer du point de vue de l’Union européenne. L’autonomisation des patients me tient particulièrement à cœur. Par ailleurs, l’UE travaille actuellement sur plusieurs réformes juridiques majeures, comme l’espace européen des données de santé. Celles-ci sont prometteuses pour les patients et la recherche, mais elles engendrent également de nouveaux défis.
En tant qu’avocate, j’analyse de manière critique ce qui est à l’étude et je pourrais assister au dialogue avec les législateurs et les dirigeants politiques. Il est essentiel de tenir compte de ces réformes et d’impliquer la communauté de patients dans les débats. »
"J’adore les défis et j’aime les approches scientifiques moins conventionnelles qui me poussent à sortir de ma zone de confort. C’est l’essence même de la transdisciplinarité."
Quel aspect de votre domaine d’expertise aimeriez-vous partager ?
« Au début de mes études en droit, une phrase en latin par un juriste romain m’est resté : ‘ius est ars boni et aequi’ ou ‘le droit est l’art du bon et du juste’. C’est ma façon de considérer le droit, mais aussi la recherche (sur le cancer). Cette vision me guide et me pousse à établir un lien entre le droit et les problèmes du monde réel. »
Comment voyez-vous l’avenir de la recherche sur le cancer ?
« Je suis optimiste quant à l’avenir de la recherche sur le cancer dans le monde. Je pense qu’il y aura encore des avancées nouvelles et innovantes. Mais je constate qu’il existe une multitude de lois et de règlements qui ne sont pas toujours optimals pour le domaine de la recherche. Je rêve d’une plus grande synergie entre ces lois afin qu’elles profitent réellement aux patients. J’espère enfin voir appliquée la célèbre devise des patients “Rien sur nous sans nous” dans la recherche, mais aussi dans le droit et la politique. »
Quelle chanson représente pour vous The Symphony of Us ?
« Pour moi, le titre de Patti Smith, ‘People Have the Power’, reflète parfaitement ce que représente The Symphony of Us. »
“Pour moi, le titre de Patti Smith, ‘People Have the Power’, reflète parfaitement ce que représente The Symphony of Us.”
Qu’est-ce qui vous a profondément touché récemment ? Pourquoi ?
« Il est toujours difficile de choisir une seule situation. Je prendrai donc plutôt un exemple de la littérature parce que je suis passionnée de poésie. Je viens de redécouvrir les poèmes de l’auteure belge Miriam Van hee. La fin de son poème ‘Film’ m’a profondément marquée :
“La fin du poème “nous cherchons, nous cherchons” résonne profondément en moi, de même que l’image du chant du grillon : une mélodie, quelque part dans la nuit. Elle me rappelle la quête permanente de la connaissance, la beauté du questionnement et la persévérance à travers l’incertitude. ”
il n’y a ni fin ni commencement
nous ne nous dissolvons pas, nous ne pouvons pas nous cacher,
nous entendons comment quelque part, tout près, un grillon
commence son chant, d’abord timidement, puis avec courage
et sans se décourager, nous ne le trouvons pas,
mais nous cherchons, nous cherchons
- de 'Film' (Miriam Van Hee)
Quelles qualités appréciez-vous chez autrui ?
« J’apprécie l’honnêteté et l’ouverture d’esprit, mais aussi la compassion, la curiosité et la persévérance. Avoir le sens de l’humour est aussi important : être capable de prendre du recul et de rire même dans les situations les plus difficiles. »
Si vous pouviez bénéficier d’une année sabbatique, que feriez-vous durant cette période ?
« J’aimerais enseigner, peut-être faire du bénévolat dans une école secondaire pour redonner à la prochaine génération et titiller la curiosité. J’aimerais aussi voyager et m’immerger dans de nouveaux environnements et de points de vue. J’aime écrire des poèmes et j’adorerais avoir le temps d’explorer la prose et la non-fiction et transposer des histoires, des expériences et des réflexions en de plus longues formes de littérature. »
Nos autres chercheuses
Nadine Boesten
Université de Gand
Silke Léonard
Haute Ecole Artesis Plantijn d'Anvers
Florence Horicks
Université Libre de Bruxelles